Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/11

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sur la première marche de l’escalier, s’essuya le front, et se mit à monter.

Au second étage, il sonna.

Une vieille bonne qui l’avait élevé, une de ces servantes maîtresses qui sont les tyrans des familles, vint ouvrir ; et il demanda avec angoisse :

— Madame est-elle rentrée ?

La domestique haussa les épaules : — Depuis quand monsieur a-t-il vu madame rentrer pour six heures et demie ?

Il répondit d’un ton gêné :

— C’est bon, tant mieux, ça me donne le temps de me changer, car j’ai très chaud.

La servante le regardait avec une pitié irritée et méprisante. Elle grogna : — Oh ! je le vois bien, Monsieur est en nage ; Monsieur a couru ; il a porté le petit peut-être ; et tout ça pour attendre Madame jusqu’à sept heures et demie. C’est moi qu’on ne prendrait pas maintenant à être prête à l’heure. Je fais mon dîner pour huit heures, moi, et quand on l’attend, tant pis, un rôti ne doit pas être brûlé !