Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je me mis à rêver. À quoi ? À tout ce qu’on attend sans cesse, à tout ce qu’on désire, à la fortune, à la gloire, à la femme.

Et j’allais, à grands pas rapides, caressant de la main la tête blonde des blés qui se penchaient sous mes doigts et me chatouillaient la peau comme si j’eusse touché des cheveux.

Je contournai un petit promontoire et j’aperçus, au fond d’une plage étroite et ronde, une maison blanche, bâtie sur trois terrasses qui descendaient jusqu’à la grève.

Pourquoi la vue de cette maison me fit-elle tressaillir de joie ? Le sais-je ? On trouve parfois, en voyageant ainsi, des coins de pays qu’on croit connaître depuis longtemps, tant ils vous sont familiers, tant ils plaisent à votre cœur. Est-il possible qu’on ne les ait jamais vus ? qu’on n’ait point vécu là autrefois ? Tout vous séduit, vous enchante, la ligne douce de l’horizon, la disposition des arbres, la couleur du sable !

Oh ! la jolie maison, debout sur ses hauts