Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La querelle fut longue, je finis par payer.

À peine rentrée chez moi, je voulus savoir si rien de fâcheux n’était survenu. Je courus chez Kérandec, mais le père, la belle-sœur et la garde n’étaient pas encore revenus.

L’accouchée, restée toute seule, grelottait de froid dans son lit, et elle avait faim, n’ayant rien mangé depuis la veille.

— Où diable sont-ils partis ? demandai-je. Elle répondit sans s’étonner, sans s’irriter : « Ils auront été bé pour fêter. » C’était l’usage. Alors, je pensai à mes dix francs qui devaient payer l’église et qui payeraient l’alcool, sans doute.

J’envoyai du bouillon à la mère et j’ordonnai qu’on fît bon feu dans sa cheminée. J’étais anxieux et furieux, me promettant bien de chasser ces brutes et me demandant avec terreur ce qu’allait devenir le misérable mioche.

À six heures du soir, ils n’étaient pas revenus.

J’ordonnai à mon domestique de les attendre, et je me couchai.