qu’éveillait dans son âme, dans son cœur, et dans ses veines l’air vif et salé, et le grand paysage plein de soleil et de vagues.
Elle l’avait aimé, elle, parce qu’il lui faisait la cour, qu’il était jeune, assez riche, gentil et délicat. Elle l’avait aimé parce qu’il est naturel aux jeunes filles d’aimer les jeunes hommes qui leur disent des paroles tendres.
Alors, pendant trois mois, ils avaient vécu côte à côte, les yeux dans les yeux et les mains dans les mains. Le bonjour qu’ils échangeaient, le matin, avant le bain, dans la fraîcheur du jour nouveau, et l’adieu du soir, sur le sable, sous les étoiles, dans la tiédeur de la nuit calme, murmurés tout bas, tout bas, avaient déjà un goût de baisers, bien que leurs lèvres ne se fussent jamais rencontrées.
Ils rêvaient l’un de l’autre aussitôt endormis, pensaient l’un à l’autre aussitôt éveillés, et, sans se le dire encore, s’appelaient et se désiraient de toute leur âme et de tout leur corps.