Aller au contenu

Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/313

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sidéraient le grand bassin d’Argenteuil où couraient les voiles blanches et inclinées des clippers, qui, peut-être, leur remémoraient la mer bretonne, le port de Vannes dont ils étaient voisins, et les bateaux pêcheurs s’en allant à travers le Morbihan, vers le large.

Dès qu’ils avaient franchi la Seine, ils achetaient leurs provisions chez le charcutier, le boulanger et le marchand de vin du pays. Un morceau de boudin, quatre sous de pain et un litre de petit bleu constituaient leurs vivres emportés dans leurs mouchoirs. Mais, aussitôt sortis du village, ils n’avançaient plus qu’à pas très lents et ils se mettaient à parler.

Devant eux, une plaine maigre, semée de bouquets d’arbres, conduisait au bois, au petit bois qui leur avait paru ressembler à celui de Kermarivan. Les blés et les avoines bordaient l’étroit chemin perdu dans la jeune verdure des récoltes, et Jean Kerderen disait chaque fois à Luc Le Ganidec :

— C’est tout comme auprès de Plounivon.