Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/68

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de toutes les portes fermées, en regardant avec tristesse les souliers accouplés devant chacune, les mignonnes bottines de femme blotties à côté des fortes bottines d’hommes ; et il pensait que tous ces gens-là étaient heureux, sans doute, et dormaient tendrement, côte à côte ou embrassés, dans la chaleur de leur couche.

Cinq années se passèrent ainsi ; cinq années mornes, sans autres événements que des amours de deux heures, à deux louis, de temps en temps.

Or un jour, comme il faisait sa promenade ordinaire entre la Madeleine et la rue Drouot, il aperçut tout à coup une femme dont la tournure le frappa. Un grand monsieur et un enfant l’accompagnaient. Tous les trois marchaient devant lui. Il se demandait : « Où donc ai-je vu ces personnes-là ? » et, tout à coup, il reconnut un geste de la main : c’était sa femme, sa femme avec Limousin, et avec son enfant, son petit Georges.

Son cœur battait à l’étouffer ; il ne s’arrêta