Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bras nus ; et il pensa : « Voilà des gaillards qui ne doivent pas s’embêter ! »

Le long ruban de rivière déroulé des deux côtés du pont du Pecq éveilla, dans le fond de son cœur, un vague désir de promenade au bord des berges. Mais le train s’engouffra sous le tunnel qui précède la gare de Saint-Germain pour s’arrêter bientôt au quai d’arrivée.

Parent descendit, et, alourdi par la fatigue, s’en alla, les mains derrière le dos, vers la Terrasse. Puis, parvenu contre la balustrade de fer, il s’arrêta pour regarder l’horizon. La plaine immense s’étalait en face de lui, vaste comme la mer, toute verte et peuplée de grands villages, aussi populeux que des villes. Des routes blanches traversaient ce large pays, des bouts de forêts le boisaient par places, les étangs du Vésinet brillaient comme des plaques d’argent, et les coteaux lointains de Sannois et d’Argenteuil se dessinaient sous une brume légère et bleuâtre qui les laissait à peine deviner. Le soleil baignait de sa lu-