Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/116

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La messe était à neuf heures, une messe rapide en musique. Christiane, arrivée avant l’office pour jeter un coup d’œil sur l’ornementation de l’église faite avec des guirlandes de fleurs venues de Royat et de Clermont-Ferrand, entendit marcher derrière elle ; le curé, l’abbé Litre, la suivait accompagné des petites Oriol, et il fit les présentations. Christiane aussitôt invita les jeunes filles à déjeuner. Elles acceptèrent en rougissant et en saluant avec des révérences.

Les fidèles commençaient à arriver.

Elles s’assirent toutes les trois sur trois chaises d’honneur, qu’on leur avait préparées au bord du chœur, en face de trois autres occupées par de jeunes garçons endimanchés, fîls du maire, de l’adjoint et d’un conseiller municipal, choisis pour accompagner les quêteuses et pour flatter l’autorité locale.

Tout se passa fort bien d’ailleurs.

L’office fut court. La quête donna cent dix francs qui, joints aux cinq cents d’Andermatt, aux cinquante francs du marquis et aux cent francs de Paul Brétigny, faisaient un total de sept cent soixante, ce qui n’était jamais arrivé dans la commune d’Enval.

Puis, après la cérémonie, on emmena à l’hôtel les petites Oriol. Elles paraissaient un peu intimidées, sans gaucherie cependant,