Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/192

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L’ingénieur, flatté, accepta ; et, au milieu du silence général, ils réglèrent tous les points essentiels ses recherches, qui devaient commencer immédiatement. Tout fut discuté et fixé en quelques minutes avec la netteté et la précision qu’Andermatt apportait toujours dans les affaires. Puis on parla du paralytique. On l’avait vu traverser le parc, dans l’après-midi, avec une seule canne, alors que, le matin même, il en employait encore deux. Le banquier répétait : « C’est un miracle, un vrai miracle ! Sa guérison marche à pas de géant ».

Paul, pour plaire au mari, reprit :

— C’est le père Clovis lui-même qui marche à pas de géant.

Un rire approbateur fit le tour de la table. Tous les yeux regardaient Will, toutes les bouches le complimentaient. Les garçons du restaurant s’étaient mis à le servir le premier avec une déférence respectueuse qui disparaissait de leurs visages et de leurs gestes dès qu’ils passaient les plats aux voisins.

Un d’eux lui présenta une carte sur une assiette.

Il la prit et lut, à mi-voix. « Le docteur Latonne, de Paris, serait heureux si M. Andermatt voulait bien lui accorder quelques secondes d’entretien avant son départ. »