Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/22

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teur Bonnefille promettait aussi la guérison de la stérilité.

Il fit donc venir sa fille, que son gendre accompagna pour l’installer, et pour la confier, sur l’avis de son médecin de Paris, aux soins du docteur Latonne. Donc Andermatt l’avait été chercher dès son arrivée ; et il continuait à énumérer les symptômes constatés chez sa femme. Il termina en disant combien il souffrait dans ses espérances de paternité déçues.

Le docteur Latonne le laissa aller jusqu’au bout, puis, se tournant vers la jeune femme :

— Avez-vous quelque chose à ajouter, madame ?

Elle répondit avec gravité :

— Non, rien du tout, monsieur.

Il reprit :

— Alors, je vous prierai de vouloir bien enlever votre robe de voyage et votre corset ; et de passer un simple peignoir blanc, tout blanc.

Elle s’étonnait ; il expliqua vivement son système :

— Mon Dieu, madame, c’est bien simple. On était convaincu autrefois que toutes les maladies venaient d’un vice du sang ; ou d’un vice organique, aujourd’hui nous supposons simplement que, dans beaucoup de cas, et surtout dans votre cas spécial, les malaises