Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/254

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veau Casino qui pouvait contenir mille personnes.

Dès sept heures, les spectateurs qui n’avaient point de places numérotées se présentèrent.

À sept heures et demie la salle était pleine et le rideau se leva sur un vaudeville en deux actes qui précédait l’opérette de Saint-Landri, interprétée par des chanteurs de Vichy, cédés pour la circonstance.

Christiane, au premier rang, entre son père et son mari, souffrait beaucoup de la chaleur.

Elle disait, à tout instant :

— Je n’en puis plus ! je n’en puis plus !

Après le vaudeville, lorsque commença l’opérette, elle faillit se trouver mal, et, se tournant vers son mari :

— Mon cher Will, je vais être obligée de sortir. J’étouffe !

Le banquier fut désolé. Il tenait avant tout à ce que la fête réussît, d’un bout à l’autre, sans un accroc. Il répondit :

— Fais tous tes efforts pour résister. Je t’en supplie. Ton départ bouleverserait tout. Tu aurais la salle entière à traverser.

Mais Gontran, placé derrière elle avec Paul, avait entendu. Il se pencha vers sa sœur :

— Tu as trop chaud ? dit-il.