Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/263

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jetant jetant dans le ciel entier des astres de fantaisie qui éclataient à leur tour, la lune resta toute seule, calme et ronde, sur l’horizon.

Le public applaudissait avec rage, criait :

— Hurra ! Bravo ! bravo !

Andermatt dit soudain :

— Allons ouvrir le bal, mon cher. Voulez-vous danser en face de moi le premier quadrille ?

— Mais oui, certainement, mon cher beau-frère.

— Qui avez-vous l’intention d’inviter ? Moi, j’ai retenu la duchesse de Ramas.

Gontran répondit avec indifférence :

— Moi j’inviterai Charlotte Oriol.

Ils remontèrent. Comme ils passaient devant la place où Christiane était restée avec Paul Brétigny, ils ne les aperçurent plus.

William murmura :

— Elle a écouté mon conseil, elle est partie se coucher. Elle était très lasse aujourd’hui.

Et il s’avança vers la salle de bal que les hommes de service avaient préparée pendant le feu d’artifice.

Mais Christiane n’était point rentrée dans sa chambre, ainsi que le pensait son mari.

Dès qu’elle s’était sentie seule avec Paul,