Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/269

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Puis ils revinrent, silencieux. Il ne trouvait rien à lui dire ; et comme elle s’appuyait sur lui, épuisée de fatigue, il hâtait le pas pour ne plus sentir contre sa hanche le frôlement de cette taille élargie.

En approchant de l’hôtel, ils se séparèrent, et elle monta dans sa chambre.

L’orchestre du Casino jouait des airs de danse, et Paul alla voir le bal. C’était une valse, tous valsaient : le docteur Latonne avec Mme Paille la jeune, Andermatt avec Louise Oriol, le joli docteur Mazelli avec la duchesse de Ramas et Gontran avec Charlotte Oriol. Il lui parlait dans l’oreille avec cet air tendre qui indique une cour commencée ; et elle souriait derrière son éventail, rougissait, semblait ravie.

Paul entendit derrière lui :

— Tiens, tiens, M. de Ravenel qui conte fleurette à ma cliente.

C’était le docteur Honorat, debout près de la porte, s’amusant à regarder. Il reprit :

— Oui, oui, voilà une demi-heure que cela dure. Tout le monde l’a déjà remarqué. Ça n’a pas l’air d’ailleurs de déplaire à la petite.

Il ajouta, après un silence :

— En voilà une perle, que cette enfant-là, bonne, gaie, simple, dévouée, droite, vous