Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/283

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ces menus détails. Moi il m’a promis de me masser, à Paris, cet hiver. J’en ai grand besoin pour compléter le traitement d’ici.

— Dites, ma chère, que comptez-vous faire ? On ne peut pas le payer ?

— Mon Dieu ! j’avais l’intention de lui donner une épingle de cravate. Il doit les aimer, car il en a déjà deux ou trois fort jolies…

— Oh ! comme vous m’embarrassez. La même idée m’était venue. Alors je lui donnerai une bague.

Et on complotait des surprises pour lui plaire, des cadeaux ingénieux pour le toucher, des gentillesses pour le séduire.

Il était devenu le « bruit du jour », le grand sujet de conversation, le seul objet de l’attention publique, quand se répandit la nouvelle que le comte Gontran de Ravenel faisait la cour à Charlotte Oriol, pour l’épouser. Et ce fut aussitôt dans Enval une assourdissante rumeur.

Depuis le soir où il avait ouvert avec elle le bal d’inauguration du Casino, Gontran s’était attaché à la robe de la jeune fille. Il avait pour elle, en public, tous les menus soins des hommes qui veulent plaire sans cacher leurs vues ; et leurs relations ordinaires prenaient en même temps un caractère de