Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/292

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kiosque où le chef d’orchestre battait la mesure aux cuivres et aux violons, regardait défiler les promeneurs. Les femmes montraient leurs robes, leurs pieds allongés jusqu’au barreau de la chaise voisine, leurs fraîches coiffures d’été qui les faisaient plus charmantes.

Charlotte et Gontran erraient entre les gens assis, cherchant des figures comiques pour exciter leurs plaisanteries.

Il entendit à tout instant qu’on disait derrière eux : « Tiens ! une jolie personne. » Il était flatté et se demandait si on la prenait pour sa sœur, pour sa femme ou pour sa maîtresse.

Christiane, assise entre son père et Paul, les vit passer plusieurs fois, et trouvant qu’ils avaient « l’air un peu jeune, » elle les appelait pour les calmer. Mais ils ne l’écoutaient point et continuaient à vagabonder dans la foule en s’amusant de tout leur cœur.

Elle dit tout bas à Paul Brétigny :

— Il finirait par la compromettre. Il faudra que nous lui parlions ce soir, en rentrant.

Paul répondit :

— J’y avais déjà songé. Vous avez tout à fait raison.

On alla dîner dans un des restaurants de Clermont-Ferrand, ceux de Royat ne valant