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MONT-ORIOL.

vous désiriez l’imiter on verrait à s’entendre, on verrait… Quand vous serez décidé vous me préviendrez et alors nous causerons.

Le docteur Latonne apparut à son tour, puis le docteur Honorât, sans son épouse qu’il ne sortait pas.

Un bruit de voix maintenant emplissait le salon, une rumeur de causeries. Gontran ne quittait plus Louise Oriol, lui parlait sur l’épaule, et de temps en temps disait en riant à quiconque passait près de lui :

— C’est une ennemie dont je fais la conquête.

Mazelli s’était assis auprès de la fille du professeur Cloche. Depuis quelques jours il la suivait sans cesse ; et elle recevait ses avances avec une audace provocante.

La duchesse ne le perdait point de vue, semblait irritée et frémissante. Tout à coup, elle se leva, traversa le salon, et rompant le tête-à-tête de son médecin avec la jolie rousse :

— Dites donc, Mazelli, nous allons rentrer. Je me sens un peu mal à l’aise.

Dès qu’ils furent sortis, Christiane, qui s’était rapprochée de Paul, lui dit :

— Pauvre femme ! Elle doit tant souffrir !

Il demanda avec étourderie :