Page:Maupassant - Mont-Oriol, 1887.djvu/212

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Le vieux resta perplexe. La guérison continue contrariait toutes ses dispositions d’existence.

Il demanda en hésitant :

— Mais quand… quand ch’est fermé… votre boîte… si cha me reprend… j’y peux rien… moi… pichque ch’est fermé… vote eau…

Le docteur Latonne l’interrompit ; et se tournant vers Andermatt :

— Parfait… ! parfait… ! Nous le guérirons tous les ans… cela vaut mieux et prouvera la nécessité du traitement annuel, l’indispensabilité du retour. Parfait, c’est entendu !

Mais le vieux répétait de nouveau.

— Che ch’ra pas commode ch’te fois, mes braves Méchieus. Mes jambo, ch’est du fer, du fer en barro…

Une idée nouvelle germait dans l’esprit du docteur :

— Si je lui faisais faire quelques séances de marche assise, dit-il, je hâterais beaucoup l’effet des eaux. C’est une chose à tenter.

— Excellente pensée, répondit Andermatt, qui ajouta : Maintenant, père Clovis, allez-vous-en et n’oubliez pas nos conventions.

Le vieux partit en gémissant toujours ; et, comme le soir venait, tous les administrateurs du Mont-Oriol rentrèrent dîner, car la représentation théâtrale était annoncée pour sept heures et demie.

Elle avait lieu dans la grande salle du nouveau Casino qui pouvait contenir mille personnes.