Page:Maupassant - Mont-Oriol, 1887.djvu/368

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

enfin qui s’annonçait définitive, absolue. Il ajouta gaîment :

— Et si notre malade est un peu repris chaque hiver, nous le reguérirons chaque été.

Puis il fit l’éloge pompeux des eaux du MontOriol, célébra leurs propriétés, toutes leurs propriétés :

— Moi-même, disait-il, j’ai pu expérimenter leur puissance dans une personne qui m’est bien chère, et si ma famille ne s’éteint pas, c’est à Mont-Oriol que je le devrai.

Mais tout à coup un souvenir l’assaillit : il avait promis à sa femme la visite de Paul Brétigny. Son remords fut vif, car il était plein de soins pour elle. Il regarda donc autour de lui, aperçut Paul et, le rejoignant :

— Mon cher ami, j’ai complètement oublié de vous dire que Christiane vous attend en ce moment.

Brétigny balbutia :

— Moi… en ce moment… ?

— Oui, elle s’est levée aujourd’hui et elle désire vous voir avant tout le monde. Courez-y donc bien vite, et excusez-moi.

Paul s’en alla vers l’hôtel, le cœur palpitant d’émotion.

En route il rencontra le marquis de Ravenel qui lui dit :

— Ma fille est debout et s’étonne de ne vous avoir pas encore vu.

Il s’arrêta cependant sur les premières marches