Pierre lui dit :
— Un petit portrait de Maréchal qui était autrefois dans notre salon à Paris. J’ai pensé que Jean serait content de le posséder.
Roland s’écria :
— Mais oui, mais oui, je m’en souviens parfaitement ; je l’ai même vu encore à la fin de l’autre semaine. Ta mère l’avait tiré de son secrétaire en rangeant ses papiers. C’était jeudi ou vendredi. Tu te rappelles bien, Louise ? J’étais en train de me raser quand tu l’as pris dans un tiroir et posé sur une chaise à côté de toi, avec un tas de lettres dont tu as brûlé la moitié. Hein ? est-ce drôle que tu aies touché à ce portrait deux ou trois jours à peine avant l’héritage de Jean ? Si je croyais aux pressentiments, je dirais que c’en est un !
Mme Roland répondit avec tranquillité :
— Oui, oui, je sais où il est ; j’irai le chercher tout à l’heure.
Donc elle avait menti ! Elle avait menti en répondant, ce matin-là même, à son fils qui