Page:Maupassant - Pierre et Jean, Ollendorff, 1888.djvu/237

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gnerait à sa porte et partirait immédiatement avec elle, tandis que Mme  Roland, en l’absence de la bonne, jetterait son coup d’œil de mère sur le logis afin que son fils ne manquât de rien.

— Faut-il revenir te chercher ? demanda Roland.

Elle hésita, puis répondit :

— Non, mon gros, couche-toi. Pierre me ramènera.

Dès qu’ils furent partis, elle souffla les bougies, serra les gâteaux, le sucre et les liqueurs dans un meuble dont la clef fut remise à Jean ; puis elle passa dans la chambre à coucher, entr’ouvrit le lit, regarda si la carafe était remplie d’eau fraîche et la fenêtre bien fermée.

Pierre et Jean étaient demeurés dans le petit salon, celui-ci encore froissé de la critique faite sur son goût, et celui-là de plus en plus agacé de voir son frère dans ce logis.

Ils fumaient assis tous les deux, sans se parler. Pierre tout à coup se leva :

— Cristi ! dit-il, la veuve avait l’air bien