Page:Maupassant - Pierre et Jean, Ollendorff, 1888.djvu/260

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Jean murmura :

— Nous trouverons quelque chose. Tu ne peux plus vivre auprès de lui.

Au souvenir de l’aîné elle fut crispée d’angoisse.

— Non, je ne puis plus, non ! non !

Et se jetant sur le cœur de Jean, elle s’écria, l’âme en détresse :

— Sauve-moi de lui, toi, mon petit, sauve-moi, fais quelque chose, je ne sais pas… trouve… sauve-moi !

— Oui, maman, je chercherai.

— Tout de suite… il faut… Tout de suite… ne me quitte pas ! J’ai si peur de lui… si peur !

— Oui, je trouverai. Je te promets.

— Oh ! mais vite, vite ! Tu ne comprends pas ce qui se passe en moi quand je le vois.

Puis elle lui murmura tout bas, dans l’oreille :

— Garde-moi ici, chez toi.

Il hésita, réfléchit et comprit, avec son bon sens positif, le danger de cette combinaison.