Page:Maupassant - Pierre et Jean, Ollendorff, 1888.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Si nous allions chez toi, dit-elle. Je voudrais bien me reposer.

Elle se sentait sans abri, sans refuge, ayant l’épouvante de sa maison.

Ils entrèrent chez Jean.

Dès qu’elle sentit la porte fermée derrière elle, elle poussa un gros soupir comme si cette serrure l’avait mise en sûreté ; puis, au lieu de se reposer, comme elle l’avait dit, elle commença à ouvrir les armoires, à vérifier les piles de linge, le nombre des mouchoirs et des chaussettes. Elle changeait l’ordre établi pour chercher des arrangements plus harmonieux, qui plaisaient davantage à son œil de ménagère ; et quand elle eut disposé les choses à son gré, aligné les serviettes, les caleçons et les chemises sur leurs tablettes spéciales, divisé tout le linge en trois classes principales, linge de corps, linge de maison et linge de table, elle se recula pour contempler son œuvre, et elle dit :

— Jean, viens donc voir comme c’est joli.

Il se leva et admira pour lui faire plaisir.