rapports, d’association. Tout l’art du rythme est fait de nuances, de sons voilés, d’accords secrets, du mariage harmonieux de la chose avec le terme. Seuls les grands artistes sentent, et savent, et règlent à leur gré ces mystérieuses combinaisons. Hugo, en cet art, est le maître des maîtres.
La plus grande préoccupation des poètes actuels, c’est la rime. On croit en général qu’il suffit pour que la rime semble bonne, qu’elle soit variée et possède la consonne d’appui. Nullement. La vraie rime, la rime géniale est plus difficile à découvrir qu’un diamant comme le Régent. Il faut qu’elle soit imprévue, qu’elle étonne et ravisse. Le poète, après avoir jeté sa première rime doit donner, par la seconde, une secousse de surprise et de bonheur au cœur des artistes. En dehors du charme de la pensée, en dehors de la valeur particulière du vers, la rime est un monde. On ne peut définir cette puissance ; il faut la sentir : elle doit être quelque chose comme un jeu de mots