poètes pour les vrais, préfère Musset à Baudelaire et des ritournelles patriotiques aux œuvres superbes de Lecomte de Lisle.
Qui donc sait par cœur « Midi », « les Éléphants », « Caïn », « les Hurleurs », « le Sommeil du Condor » ? — Personne, sauf les poètes.
M. Leconte de Lisle est, et restera, un grand poète ignoré, pas même académicien, mais plus immortel cependant que trente-huit au moins des quarante ; car les œuvres de cette envergure sont plus fortes que l’opinion des ignorants. Louis Bouilhet, malgré d’éclatants triomphes au théâtre, resta incompris du monde, qui ne connut guère et n’apprécia point, par inconséquence naturelle, les plus rares beautés du poète : « Melœnis », « les Fossiles » et ses exquises poésies légères. Il en souffrit. Bien que ne parlant presque jamais de lui, il laissa parfois