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Page:Maupassant - Rencontre, paru dans Le Gaulois, 26 mai 1882.djvu/6

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la diligence de Hyères, qui portait sur son impériale la maigre et sévère voyageuse du paquebot.

Une heure plus tard, je suivais à pied les bords du golfe magnifique pour aller visiter Grimaud.

La route longe la mer, et de l’autre côté de l’eau on aperçoit une ligne onduleuse de hautes montagnes vêtues de forêts de sapins. Les arbres descendent jusqu’au flot, qui mouille une longue plage de sable pâle.

Puis j’entrais dans les prairies, je traversai des torrents, je vis fuir de grandes couleuvres, et je gravis un petit mont, l’œil fixé sur les ruines escarpées d’un ancien château qui se dresse sur cette hauteur, dominant les maisons blotties à son pied.

C’est ici le vieux pays des Maures. On retrouve leurs antiques demeures, leurs arcades, leur architecture orientale. Voici encore des constructions gothiques et italiennes le long des rues rapides comme des sentiers de montagne, et sablées de gros cailloux tranchants.