Page:Maupassant - Sur l'eau, 1888.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

campagne par ce jour sinistre. Tout à coup elle s’arrêta ; la tête du médecin apparut et il cria :

— Eh !

J’allai vers lui. Il me dit :

— Voulez-vous m’aider à soigner une diphtérique ? Je suis seul et il faudrait la tenir pendant que j’enlèverai les fausses membranes de sa gorge.

— Je viens avec vous, répondis-je. Et je montai dans sa voiture.

Il me raconta ceci :

L’angine, l’affreuse angine qui étrangle les misérables hommes avait pénétré dans la ferme des Martinet, de pauvres gens !

Le père et le fils étaient morts au commencement de la semaine. La mère et la fille s’en allaient aussi maintenant.

Une voisine qui les soignait se sentant soudain indisposée, avait pris la fuite la veille même, laissant ouverte la porte et les deux malades abandonnées sur leurs grabats de paille, sans rien à