que mes hommes s’éveillaient, qu’ils allumaient leur fanal et se mettaient à travailler à une besogne longue et silencieuse.
Je leur criai :
— Que faites-vous donc ?
Raymond répondit d’une voix hésitante :
— Nous préparons des palangres parce que nous avons pensé que Monsieur serait bien aise de pêcher s’il faisait beau au jour levant.
Agay est en effet, pendant l’été, le rendez-vous de tous les pêcheurs de la côte. On vient là en famille, on couche à l’auberge ou dans les barques, et on mange la bouillabaisse au bord de la mer, à l’ombre des pins dont la résine chaude crépite au soleil.
Je demandai :
— Quelle heure est-il ?
— Trois heures, Monsieur.
Alors, sans me lever, allongeant le bras, j’ouvris la porte qui sépare ma chambre du poste d’équipage.
Les deux hommes étaient accroupis dans cette