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Saint-Tropez, 13 avril.


Comme il faisait fort beau ce matin, je partis pour la chartreuse de la Verne.

Deux souvenirs m’entraînaient vers cette ruine : celui de la sensation de solitude infinie et de tristesse inoubliable ressentie dans le cloître perdu, et puis celui d’un vieux couple de paysans chez qui m’avait conduit, l’année d’avant, un ami qui me guidait à travers le pays des Maures.

Assis dans un char à bancs, car la route deviendra bientôt impraticable pour une voiture suspendue, je suivis d’abord le golfe jusqu’au fond. J’apercevais sur l’autre rive en face, les bois de pins où la Société essaie encore une station. La place, d’ailleurs, est admirable et le pays entier magnifique. La route ensuite s’enfonce dans les