Page:Maupassant - Sur l'eau, 1888.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

entendre cette rumeur de voix où les chiffres de la roulette dominent toutes les phrases comme le Dominus vobiscum des offices divins.

J’appelai Bernard.

— Nous partirons vers quatre heures du matin pour Monaco, lui dis-je.

Il répondit avec philosophie :

— S’il fait beau, Monsieur.

— Il fera beau.

— C’est que le baromètre baisse.

— Bah ! Il remontera.

Le matelot souriait de son sourire incrédule.

Je me couchai et je m’endormis.

Ce fut moi qui réveillai les hommes. Il faisait sombre, quelques nuées cachaient le ciel. Le baromètre avait encore baissé.

Les deux matelots remuaient la tête d’un air méfiant.

Je répétais :

— Bah ! il fera beau. Allons, en route !

Bernard disait :

— Quand je peux voir au large, je sais ce que