Page:Maupassant - Sur l'eau, 1888.djvu/45

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Il forme bientôt un centre littéraire, une église dont il est le Dieu, le seul Dieu ; car les véritables religions n’ont jamais plusieurs divinités. On ira dans la maison pour le voir, l’entendre, l’admirer, comme on vient de très loin, en certains sanctuaires. On l’enviera, lui, on l’enviera, elle ! Ils parleront des lettres comme les prêtres parlent des dogmes, avec science et gravité ; on les écoutera, l’un et l’autre, et on aura, en sortant de ce salon lettré, la sensation de sortir d’une cathédrale.

D’autres encore sont recherchés, mais à des degrés inférieurs : ainsi, les généraux, dédaignés du vrai monde où ils sont classés à peine au-dessus des députés, font encore prime dans la petite bourgeoisie. Le député n’est demandé que dans les moments de crise. On le ménage, par un dîner de temps en temps, pendant les accalmies parlementaires. Le savant a ses partisans, car tous les goûts sont dans la nature, et le chef de bureau lui-même est fort prisé par les gens qui habitent au sixième étage. Mais ces gens-là ne