Page:Maupassant - Sur l'eau, 1888.djvu/51

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complaît cette souveraine. Mais comme on la sent, comme on la flaire, comme on entrevoit parfois le bout de sa robe noire ! Certes, il faut bien des roses et bien des fleurs de citronniers pour qu’on ne saisisse jamais, dans la brise, l’affreuse odeur qui s’exhale des chambres de trépassés.

Jamais un cercueil dans les rues, jamais une draperie de deuil, jamais un glas funèbre. Le maigre promeneur d’hier ne passe plus sous votre fenêtre et voilà tout.

Si vous vous étonnez de ne le plus voir et vous inquiétez de lui, le maître d’hôtel et tous les domestiques vous répondent avec un sourire qu’il allait mieux et que sur l’avis du docteur il est parti pour l’Italie. Dans chaque hôtel, en effet, la Mort a son escalier secret, ses confidents et ses compères.

Un moraliste d’autrefois aurait dit de bien belles choses sur le contraste et le coudoiement de cette élégance et de cette misère.

Il est midi, la promenade maintenant est