leur âme comme on voit un fœtus monstrueux dans l’esprit-de-vin d’un bocal. J’assiste à la lente éclosion des lieux communs qu’ils redisent toujours, je sens les mots tomber de ce grenier à sottises dans leurs bouches d’imbéciles et de leurs bouches dans l’air inerte qui les porte à mes oreilles.
Mais leurs idées, leurs idées les plus hautes, les plus solennelles, les plus respectées, ne sont-elles pas l’irrécusable preuve de l’éternelle, universelle, indestructible et omnipotente bêtise ?
Toutes leurs conceptions de Dieu, du dieu maladroit qui rate et recommence les premiers êtres, qui écoute nos confidences et les note, du dieu gendarme, jésuite, avocat, jardinier, en cuirasse, en robe ou en sabots, puis, les négations de Dieu basées sur la logique terrestre, les arguments pour et contre, l’histoire des croyances sacrées, des schismes, des hérésies, des philosophies, les affirmations comme les doutes, toute la puérilité des principes, la violence féroce et sanglante des faiseurs d’hypothèses, le chaos des contestations,