Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

MUSOTTE.

Et puis, j’ai encore quelque chose... Je n’ose pas.


JEAN.

Dis-le.


MUSOTTE.

Depuis que je suis revenue à Paris, j’ai cherché à te voir sans être vue de toi, et je t’ai aperçu trois fois. Tu étais avec elle, avec ta fiancée, ta femme... et un monsieur, son père, je crois. Oh ! comme je l’ai regardée, elle. Je me demandais : « L’aimera-t-elle comme je l’ai aimé ? le rendra-t-elle heureux ? Est-elle bonne ? » Dis-moi, crois-tu qu’elle soit très bonne ?


JEAN.

Mais oui, je le crois.


MUSOTTE.

Tu en es bien certain, n’est-ce pas ?


JEAN.

Mais oui.


MUSOTTE.

Je l’ai cru aussi, rien qu’à la voir passer. Elle est si jolie ! J’ai été un peu jalouse. J’ai pleuré en rentrant. Mais comment vas-tu faire, toi, entre elle et ton fils ?


JEAN.

Je ferai mon devoir.