Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/148

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PETITPRÉ.

Tais-toi, Clarisse. (A Martinel.) Soit, monsieur. Il ne s’agit pas de votre honneur ni de votre loyauté, absolument incontestables en toute cette affaire. Je veux bien admettre que votre neveu n’ait rien su de la situation. Mais l’enfant ? Qu’est-ce qui vous prouve qu’il soit de lui ?


MARTINEL.

Et à Jean, qu’est-ce qui le lui a prouvé ? Il l’a cru cependant, et pourtant, sac à papier ! ce n’était pas son intérêt de le croire ! Ça n’a rien de réjouissant, un mioche qui vous pousse comme ça tout d’un coup sans qu’on s’y attende, et le soir même de votre mariage ! Il l’a cru cependant. Et moi, et vous, et nous tous, nous n’accepterions pas ce qu’il a accepté, ce que le père a accepté ? Allons donc ! (Un temps.) Vous me demandez de vous prouver que cet enfant est le fils de Jean ?


MADAME DE RONCHARD ET PETITPRÉ.

Oui.


MARTINEL.

Prouvez-moi donc, vous, qu’il ne l’est pas !


MADAME DE RONCHARD.

Vous voulez l’impossible.


MARTINEL.

Vous aussi... Le vrai juge là-dedans, voyez-vous, c’est mon neveu. Nous autres, nous n’avons qu’à le suivre.