Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/200

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M. de Sallus.

Je ne vous cherche pas querelle, et je ne suis pas de mauvaise humeur. Je constate seulement que le temps vous semble très court, quand vous le passez avec M. Jacques de Randol.

Madame de Sallus.

Oui, très court, beaucoup plus court qu’avec vous.

M. de Sallus.

C’est un homme charmant et je comprends qu’il vous plaise. Vous semblez d’ailleurs lui plaire aussi beaucoup, puisqu’il vient presque tous les jours.

Madame de Sallus.

Ce genre d’hostilité ne me va pas du tout, mon cher, et je vous prie de vous exprimer et de vous expliquer clairement. Donc, vous me faites une scène de jalousie ?

M. de Sallus.

Dieu m’en garde ! J’ai trop de confiance en vous et trop de respect pour vous, pour vous adresser un reproche quelconque. Et je sais que vous avez assez de tact pour ne jamais donner prise à la calomnie… ou à la médisance.

Madame de Sallus.

Ne jouons pas sur les mots. Vous trouvez que M. de Randol vient trop souvent dans cette maison… dans votre maison ?