Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mer,… peu à peu… Vous m’avez coupé les vivres quand j’allais m’y faire.

Madame de Sallus.

Grand merci. Et vous venez, peut-être, me proposer une nouvelle épreuve ?

M. de Sallus.

Oh ! quand il vous plaira. Vrai, quand on se marie après avoir vécu comme moi, on ne peut s’empêcher de regarder d’abord un peu sa femme comme une nouvelle maîtresse, une maîtresse honnête,… ce n’est que plus tard qu’on comprend bien, qu’on distingue bien, et qu’on se repent.

Madame de Sallus.

Eh bien ! mon cher, il est trop tard. Comme je vous l’ai dit, je cherche de mon côté. J’ai mis trois ans à m’y décider. Vous avouerez que c’est long. Il me faut quelqu’un de bien, de mieux que vous… C’est un compliment que je vous fais et vous n’avez pas l’air de le remarquer.

M. de Sallus.

Madeleine, cette plaisanterie est déplacée.

Madame de Sallus.

Mais non, car je suppose que toutes vos maîtresses étaient mieux que moi, puisque vous les avez préférées à moi.