Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/213

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Madame de Sallus.

Eh bien ! mon ami, donnez-moi tout de suite cinq mille franc, et je vous signe un bail d’un mois.

M. de Sallus.

Mais vous avez perdu la tête !

Madame de Sallus.

Bonsoir ! Bonne nuit !

M. de Sallus.

Quelle toquée ! Voyons, Madeleine, restez, nous allons causer sérieusement.

Madame de Sallus.

De quoi ?

M. de Sallus.

De… de… de mon amour pour vous.

Madame de Sallus.

Mais il n’est pas sérieux du tout, votre amour.

M. de Sallus.

Je vous jure que oui.

Madame de Sallus.

Blagueur ! Tenez, vous me donnez soif à force de me faire parler.

Elle va au plateau portant la théière et les sirops et se verse un verre d’eau claire. Au moment où elle va boire, son mari s’approche sans bruit et lui baise le cou.
Elle se retourne brusquement et lui jette son verre d’eau en pleine figure.