Page:Maupassant - Va t’asseoir !, paru dans Le Gaulois, 8 septembre 1881.djvu/18

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Que si les plus timides tremblaient encore, j’accorderais une petite Chambre tranquille, à la papa, composée de gens peu capables, afin qu’ils ne soient pas très ambitieux, et vieux, et libéraux jusque dans les moelles, une assemblée à la Jules Grévy, enfin. Et on pourrait encore leur crier : « Va t’asseoir ! », il leur serait défendu de délibérer !



Mais ces vérités sont inutiles et puériles. Pourquoi cette indignation m’est-elle venue ? Pour une cause bien niaise et bien futile. C’est que, me promenant au milieu des ruines d’Hippone, au bord du rivage d’Afrique, je viens de lire, sur une colonne de la ville antique, ces mots tracés d’une main novice par un citoyen quelconque, radical ou réactionnaire : « Ohé ! Gambetta, va t’asseoir ! »

Et cela m’a paru déplacé dans ce lieu.

guy de maupassant.