Page:Maupassant - Yvette.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je n’ai pas faim. Je prie seulement qu’on ne me dérange pas.

Et elle demeura au lit comme si elle eût été fort malade.

Vers trois heures, on frappa de nouveau. Elle demanda :

— Qui est là ?

Ce fut la voix de sa mère.

— C’est moi, mignonne, je viens voir comment tu vas.

Elle hésita. Que ferait-elle ? Elle ouvrit, puis se recoucha.

La marquise s’approcha, et parlant à mi-voix comme auprès d’une convalescente :

— Eh bien, te trouves-tu mieux ? Tu ne veux pas manger un œuf ?

— Non, merci, rien du tout.

Mme Obardi s’était assise près du lit. Elles demeurèrent sans rien dire, puis, enfin, comme sa fille restait immobile, les mains inertes sur les draps.

— Ne vas-tu pas te lever ?

Yvette répondit :

— Oui, tout à L’heure.

Puis d’un ton grave et lent :

— J’ai beaucoup réfléchi, maman, et voici…