Page:Maupassant - Yvette.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et, la peur la rendant brave, elle saisit une pelle et sortit devant la porte.

— Qué que vous faites là ? — cria-t-elle au vagabond.

Il répondit d’une voix enrouée.

— J’prends la fraîche, donc ! J’vous fais-ti tort ?

Elle reprit :

— Pourqué qu’vous êtes quasiment en espionance devant ma maison ?

L’homme répliqua :

— Je n’fais d’mal à personne. C’est-i point permis d’s’asseoir sur la route ?

Ne trouvant rien à répondre, elle rentra chez elle.

La journée s’écoula lentement. Vers midi, l’homme disparut. Mais il repassa vers cinq heures. On ne le vit plus dans la soirée.

Lévesque rentra à la nuit tombée. On lui dit la chose. Il conclut :

— C’est quéque fouineur ou quéque malicieux.

Et il se coucha sans inquiétude, tandis que sa compagne songeait à ce rôdeur qui l’avait regardée avec des yeux si drôles.

Quand le jour vint, il faisait grand vent, et le