Page:Maupassant - Yvette.djvu/289

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— Demande pardon, dit-il.

Le garnement murmurait, les yeux baissés :

— Je demande pardon.

Alors son oncle le releva et le congédia d’une gifle qui faillit encore le culbuter.

Il se sauva et je ne le revis pas de la soirée.

Mais Cavalier paraissait atterré.

— C’est une mauvaise nature, dit-il.

Et, pendant tout le dîner, il répétait :

— Oh ! ça me fait deuil, monsieur, vous ne savez pas comme ça me fait deuil.

J’essayai de le consoler, mais en vain.

Et je me couchai de bonne heure pour me mettre en chasse au point du jour.

Mon chien dormait déjà sur le plancher, au pied de mon lit, quand je soufflai ma chandelle.


Je fus réveillé vers le milieu de la nuit par les aboiements furieux de Bock. Et je m’aperçus aussitôt que ma chambre était pleine de fumée. Je sautai de ma couche, j’allumai ma lumière, je courus à la porte et je l’ouvris. Un tourbillon de flammes entra. La maison brûlait.

Je refermai bien vite le battant de gros chêne, et, ayant passé ma culotte, je descendis d’abord par la fenêtre mon chien, au moyen d’une corde