— La miséricorde de Dieu est infinie, récitez le Confiteor, mon enfant. — Vous l’avez peut-être oublié, je vais vous aider. — Répétez avec moi : Confiteor Deo omnipotenti… Beatæ Mariæ semper virgini…
Il s’arrêtait de temps en temps pour permettre au moribond de le rattraper. Puis il dit :
— Maintenant, confessez-vous…
La jeune femme et Duroy ne remuaient plus, saisis par un trouble singulier, émus d’une attente anxieuse.
Le malade avait murmuré quelque chose. Le prêtre répéta :
— Vous avez eu des complaisances coupables… de quelle nature, mon enfant ?
La jeune femme se leva, et dit simplement : — Descendons un peu au jardin. Il ne faut pas écouter ses secrets.
Et ils allèrent s’asseoir sur un banc, devant la porte, au-dessous d’un rosier fleuri, et derrière une corbeille d’œillets qui répandait dans l’air pur son parfum puissant et doux.
Duroy, après quelques minutes de silence, demanda :
— Est-ce que vous tarderez beaucoup à rentrer à Paris ?
Elle répondit : — Oh ! non. Dès que tout sera fini je reviendrai.
— Dans une dizaine de jours ?
— Oui, au plus.
Il reprit :
— Il n’a donc aucun parent ?
— Aucun, sauf des cousins. Son père et sa mère sont morts comme il était tout jeune.
Ils regardaient tous deux un papillon cueillant sa vie sur les œillets, allant de l’un à l’autre avec une rapide palpitation des ailes qui continuaient à battre lentement