Page:Maupassant Bel-ami.djvu/443

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entrait par l’immense porte ouverte éclairant les premiers rangs d’amis. Dans le chœur qui semblait un peu sombre, l’autel couvert de cierges faisait une clarté jaune, humble et pâle en face du trou de lumière de la grande porte.

On se reconnaissait, on s’appelait d’un signe, on se réunissait par groupes. Les hommes de lettres, moins respectueux que les hommes du monde, causaient à mi-voix. On regardait les femmes.

Norbert de Varenne, qui cherchait un ami, aperçut Jacques Rival vers le milieu des lignes de chaises, et il le rejoignit.

— Eh bien ! dit-il, l’avenir est aux malins ! — L’autre, qui n’était point envieux, répondit : — Tant mieux pour lui. Sa vie est faite. — Et ils se mirent à nommer les figures aperçues.

Rival demanda : — Savez-vous ce qu’est devenue sa femme ?

Le poète sourit : — Oui et non. Elle vit très retirée, m’a-t-on dit, dans le quartier Montmartre. Mais… il y a un mais… je lis depuis quelque temps dans la Plume