Aller au contenu

Page:Maupertuis de - Oeuvres - T2 - 1768, Lyon.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’avoir le moindre doute ſur aucune des circonſtances de ce récit. Nous n’uſerons point de la licence que pluſieurs Philoſophes aujourd’hui ſe donnent d’interpréter ſelon les ſyſtêmes qu’ils ont embraſſés, les expreſſions du texte ſacré, dont l’auteur, ſelon eux, s’eſt plutôt propoſé de parler d’une maniere populaire, que de donner des choſes un récit exact. Mais ce Monde une fois formé, par quelles loix ſe conſerve-t-il ? quels ſont les moyens que le Créateur a deſtinés pour reproduire les individus qui périſſent ? Ici nous avons le champ libre, & nous pouvons propoſer nos idées.

XXVIII.

Nous avons vu qu’on pouvoit ſans danger admettre dans la matiere des propriétés d’un autre ordre que celles qu’on appelle phyſiques ; qu’on pouvoit lui accorder quelque degré d’intelligence, de deſir, d’averſion, de mémoire. Je crois en voir la néceſſité. Jamais on n’expliquera la formation d’aucun corps organiſé par les ſeules