Aller au contenu

Page:Maupertuis de - Oeuvres - T2 - 1768, Lyon.djvu/396

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
382
Lettre sur le progrès

laiſſé ces terres du même côté : il eſt certain qu’elles ſont abſolument iſolées, & qu’elles forment pour ainſi dire un Monde à part, dans lequel on ne peut prévoir ce qui ſe trouveroit. La découverte de ces terres pourroit donc offrir de grandes utilités pour le Commerce, & de merveilleux ſpectacles pour la Phyſique.

Au reſte, les terres auſtrales ne ſe bornent pas à ce grand continent ſitué dans l’hémiſphere auſtral : il y a vraiſemblablement entre le Japon & l’Amérique un grand nombre d’iſles dont la découverte pourroit être bien importante. Croira-t-on que ces précieuſes épices, devenues néceſſaires à toute l’Europe, ne croiſſent que dans quelques-unes de ces iſles dont une ſeule nation s’eſt emparée ? Elle-même peut-être en connoît bien d’autres qui les produiſent également, mais qu’elle a grand intérêt de ne pas faire connoître.

C’eſt dans les iſles de cette mer que les voyageurs nous aſſurent avoir vu des hommes ſauvages, des hommes velus, portant des queues ; une eſpece