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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T2 - 1768, Lyon.djvu/399

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des Sciences.

un atome ; on y reſſent même de grandes chaleurs ; & c’eſt dans ce temps-là, c’eſt-à-dire au temps du plus grand froid dans l’hémiſphere oppoſé, qu’il faut entreprendre d’approcher des terres voiſines des pôles. Dans ces climats, dès que les glaces commencent une fois à fondre, elles fondent très-vîte ; & en peu de jours la mer en eſt délivrée. Si donc au lieu d’arriver au temps du ſolſtice aux latitudes où M. Lozier cherchoit ſes terres, il fût arrivé un mois plus tard, il y a toute apparence qu’il n’eût trouvé aucune glace.

Au reſte, en abordant une terre, les glaces ne ſont point des obſtacles invincibles au débarquement. Si elles ſont flottantes, les pêcheurs de baleines, & tous ceux qui ont fait des navigations dans le nord, ſavent qu’elles n’empêchent pas de naviguer : & quant aux glaces qui tiennent aux terres, les habitans des bords des golfes de Finlande & de Botnie ont tout l’hiver des routes ſur les glaces, & y pratiquent ſouvent des chemins par préférence à ceux qu’ils pourroient ſe faire ſur la