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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T2 - 1768, Lyon.djvu/410

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Lettre sur le progrès

étoient tirées, à l’or même que quelques Sauvages ſans induſtrie en tirent encore, on pourra croire que les découvertes qui ſe feroient dans le continent de l’Afrique ne ſeroient pas infructueuſes pour le Commerce. Si on lit ce que les anciennes hiſtoires nous rapportent des Sciences & des Arts des peuples qui l’habitoient ; ſi l’on conſidere les merveilleux monumens qu’on en voit encore dès qu’on aborde aux rivages de l’Egypte, on ne pourra douter que ce pays ne fût bien digne de notre curioſité.

§. VI. Pyramides & Cavités.

Ce n’eſt pas ſans raiſon qu’on a compté parmi les merveilles du Monde ces maſſes prodigieuſes de terre & de pierre, dont l’uſage pourtant paroît ſi frivole, ou du moins nous eſt reſté ſi inconnu. Les Egyptiens, au lieu de vouloir inſtruire les autres peuples, ſemblent n’avoir jamais penſé qu’à les étonner. Il n’eſt cependant guere vraiſemblable que ces pyramides énormes n’ayent été deſtinées qu’à renfermer un cadavre ; elles cachent peut-être les