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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T2 - 1768, Lyon.djvu/423

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des Sciences.

ration & l’humanité exigeant qu’on diminuât les douleurs & le péril le plus qu’il ſeroit poſſible, il faudroit qu’on s’exercât d’abord ſur des cadavres ; enſuite ſur des animaux, ſur-tout ſur ceux dont les parties ont le plus de conformité avec celles de l’homme ; enfin ſur le criminel.

Je ne preſcris point ici les opérations par leſquelles on devroit commencer : ce ſeroit ſans doute par celles auxquelles la Nature ne ſupplée jamais, & pour leſquelles juſqu’ici l’Art n’a point de remede. Un rein pierreux, par exemple, cauſe les douleurs les plus cruelles, que la Nature ni l’Art ne peuvent guérir : l’ulcere d’une autre partie fait ſouffrir aux femmes des maux affreux, & juſqu’à ce jour incurables. Que ne ſeroit-il pas alors permis de tenter ? ne pourroit-on pas même eſſayer d’ôter ces parties ? On délivreroit ces infortunés de leurs maux, ou on ne leur feroit perdre qu’une vie pire que la mort, en leur laiſſant juſqu’à la fin l’eſpérance, qui eſt le plus grand bien de la vie.