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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T2 - 1768, Lyon.djvu/427

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des Sciences.

ſommes peut-être encore moins raiſonnables, de ne pas mettre à profit une peine dont le Public pourroit retirer une grande utilité, & qui pourroit devenir avantageuſe même à celui qui la ſouffriroit.

§. XII. Obſervations ſur la Médecine.

On reproche ſouvent aux Médecins d’être trop téméraires : moi je leur reprocherois de manquer de hardieſſe. Ils ne ſortent point aſſez d’un petit cercle de médicamens qui n’ont point les vertus qu’ils leur ſuppoſent ; & n’en éprouvent jamais d’autres qui peut-être les auroient. C’eſt au haſard & aux nations ſauvages qu’on doit les ſeuls ſpécifiques qui ſoient connus ; nous n’en devons pas un ſeul à la ſcience des Médecins.

Quelques remedes ſinguliers, qui paroiſſent avoir eu quelquefois de bons ſuccès, ne ſemblent point avoir été aſſez pratiqués. On prétend avoir guéri des malades en les arroſant d’eau glacée ; on en guériroit peut-être en les