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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T2 - 1768, Lyon.djvu/430

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Lettre sur le progrès

certains Médecins, qui ne s’occupaſſent que de celle-là. Chaque partie de nos beſoins les plus groſſiers a un certain nombre d’ouvriers, qui ne travaillent que pour elle : la conſervation & le rétabliſſement de nos corps dépendent d’un Art plus difficile & plus compliqué que ne le ſont enſemble tous les autres Arts ; & toutes les parties en ſont confiées à un ſeul !

Différens Médecins qui traitent la petite vérole tout différemment, ont à peu près le même nombre de bons & de mauvais ſuccès ; & ce nombre eſt encore aſſez le même lorſque la maladie eſt abandonnée à la Nature : n’eſt-ce pas une preuve certaine que non-ſeulement on n’a point de remede ſpécifique pour cette maladie, mais qu’on n’a pas encore trouvé de traitement qui y ſoit certainement utile ? N’eſt-ce pas la preuve que ces cures que le Médecin croit obtenir de ſon Art ne ſont dues qu’à la Nature, qui a guéri le malade de quelque maniere qu’il ait été traité ?

Je fais que les Médecins diront que